Recherches sur l’Électrosensibilité (EHS) : L’ANSES publie son rapport

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De nouvelles recherches ont été conduites par l’ANSES pour comprendre l’électrosensibilité

En mars dernier, l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail) a publié un rapport sur électrosensibilité. Ce rapport de 380 pages, n’est autre que le fruit de réflexions et d’études menées pendant quatre ans par un groupe de travail d’une quarantaine d’experts de tous secteurs: associations, médecins, chercheurs et autres spécialistes.

Il ne s’agit pas de la première étude conduite par cette organisation sur cette thématique électromagnétique puisqu’en 2003, 2005, 2009, 2013 et plus récemment en 2016, des études avaient été menées sur l’exposition aux radiofréquences et leurs effets sur la santé. En effet, c’est à cette période que les questionnements relatifs à l’exposition continue aux sources de type radiofréquences et électriques se faisaient grandissants.

Ce nouveau rapport apporte quant à lui une dimension nouvelle, puisqu’il vise à comprendre et trouver des explications quant à la question de l’électrosensibilité ou l’hypersensibilité électromagnétique (EHS) dont le nombre de cas affirmant souffrir de ce syndrome ne cesse de croître depuis des années.

L’EHS: tient-il son origine de l’exposition aux ondes électromagnétiques et quels sont ses symptômes ?

Le rapport se base sur la définition fournie par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) pour établir les trois critères principaux de l’intolérance environnementale idiopathique aux champs électromagnétiques ou EHS : « la perception par les sujets de symptômes non spécifiques, l’attribution par les sujets eux-mêmes de ces symptômes à une exposition à des champs électromagnétiques et l’absence d’évidences cliniques et biologiques permettant d’expliquer ces symptômes».

L’étude montre également que les douleurs rapportées par les cas se déclarants souffrants d’électrosensibilité (EHS) sont fréquemment les mêmes: maux de tête, troubles du sommeil, de la mémoire.

D’autre part sur la base de l’étude et des témoignages recueillis, les sources de rayonnement électromagnétiques majoritairement accusées sont les sources de radiofréquences (WiFi, téléphonie mobile, antennes relais, etc.) ainsi que les sources de basse fréquence (compteur Linky, lignes et installations électriques).

Les conclusions et recommandations émises par l’agence : il faut maximiser l’effort de prévention autour de l’électrosensibilité

A ce jour, ni la science ni cette étude n’ont permis de mettre en évidence un lien réel de causalité entre les symptômes recueillis par les personnes se désignant souffrant d’hypersensibilité électromagnétique et leur exposition aux champs électromagnétiques.

Néanmoins, l’ANSES conclut «que les douleurs et la souffrance exprimés par les personnes se déclarant souffrant d’électrosensibilité correspondent bien à une réalité vécue». Ces derniers sont ainsi contraints d’adapter leur quotidien et conditions de vie pour y faire face.

Elle met en outre en évidence l’importance de poursuivre et d’amplifier les travaux de recherche sur cette question complexe dans le but notamment d’une meilleure prise en compte des électrosensibles et d’une recherche de solutions d’amélioration de leurs conditions de vie.

Enfin, l’agence met l’accent sur la nécessité de maximiser l’effort de prévention et de développer la formation des professionnels de santé sur la problématique de l’intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques.

Cette nouvelle publication ravive à nouveau le débat sur l’exposition à tous types de sources de champs électromagnétiques et les effets qu’elle semble engendrer sur les personnes.

La mise en place il y a quelques années du dispositif visant à mesurer l’exposition des personnes aux champs électromagnétiques dans les habitations et lieux publics, et l’entrée en vigueur du décret 2016-1074 pour les mesures d’exposition en milieu professionnel ne font que mettre l’accent sur la nécessité de prendre en compte ce nouveau risque.

Bien qu’aucun lien réel de cause à effet n’ait à ce jour été détecté et que ce syndrome d’hyper électrosensibilité ne semble concerner qu’une minime partie de la population, on constate un accroissement des individus déclarant en souffrir. Sur la base des recommandations données par l’Agence, il faut ainsi continuer les recherches pour une meilleure prise en charge de ce syndrome émergent.

Pour consulter le rapport de l’ANSES, cliquer ici

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